22 juin 2021

Comment sortir des émotions qui reviennent en boucle ?

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Quand on fait face à une situation inconfortable, associée à des ressentis dont on se passerait bien (doute, peur, colère, tristesse et ainsi de suite), notre premier réflexe est de chercher comment en sortir. Ça peut sembler logique et sain : à quoi bon se complaire dans des émotions désagréables ? Mais justement, je ne suis pas obligé·e de soit fuir soit me complaire dans mes émotions : je peux aussi les vivre en toute simplicité.

Il y a une nuance de taille entre vivre ses émotions et se vautrer dedans. Une nuance qui peut paraître abstraite, obscure, inutile… Et qui est pourtant une porte vers une vie plus sereine, légère, joyeuse et pleine de sens.

Si tu aspires à ça, alors cet article te sera probablement utile 🙂

Les émotions ne sont pas un problème (pas même celles qui sont désagréables)

J’ai longtemps été la reine pour esquiver mes ressentis. Une question, un souci, un coup de moins bien ? Sans réfléchir, je dégainais ma technique favorite : chercher la solution à mon « problème » dans un conseil, une approche, une méthode… Bref, me remplir d’apports extérieurs, dans l’espoir d’enfin trouver la clé qui empêcherait ces boucles émotionnelles de se répéter.

Est-ce que ça marchait ?

Tu te doutes que non.

Parce que mon état émotionnel n’était pas un problème : c’était une information. L’information que quelque chose à l’intérieur n’était pas nourri, entendu, pris en considération. C’était une invitation à m’écouter, à prendre soin de ce qui s’exprime à un niveau plus profond. Mais encore faut-il l’entendre.

Tant que j’étais plus concentrée sur « comment mettre fin à ce ressenti » plutôt que sur « vivre mon état émotionnel sans histoires ni protections », je ne pouvais pas entendre ça, et encore moins y répondre. Et donc ça re-toquait à la porte, à intervalles plus ou moins rapprochés.

Ce que j’ai écrit dans mon livre, ce que je ne cesse de répéter à mes client·es dans mes accompagnements, c’est qu’une émotion que l’on chasse ou que l’on fuit ne disparaît pas par magie.Tout ce que tu fous sous le tapis reste sous le tapis, et tôt ou tard, eh ben ça ressort.

Lutter contre tes ressentis vs. laisser l’énergie circuler

Dans ma vie j’ai fait 3 dépressions et frôlé plusieurs fois le burn-out parce que j’étais incapable d’écouter mon besoin de repos, incapable de m’accorder de l’amour et de la douceur, de prendre soin de moi, de m’autoriser le plaisir et la légèreté. Mon énergie et mon moral chutaient, et plutôt que d’aller dormir, je cravachais deux fois plus en googlant « comment ne plus être fatigué » (véridique).

J’étais en lutte permanente contre ce que je vivais. C’est marrant, les histoires qu’on se raconte : j’étais persuadée que je ne pouvais pas supporter ces ressentis… Alors qu’ils étaient déjà là ! J’étais déjà en train de les vivre – donc je pouvais les supporter, même si c’était inconfortable/désagréable.

Le pire, c’est que plus j’y résistais, plus j’alimentais et renforçais ces émotions. Ma petite baisse de moral se transformait en crise existentielle et tribunal de moi-même : le fameux « À quoi bon, je suis une grosse merde » (toi-même tu sais).

Comment sortir d’une boucle émotionnelle ?

À force, j’ai intégré que quand je me sens molle, à fleur de peau, susceptible, un peu déprimée… C’est pas la peine d’insister. Généralement, c’est que j’ai mal dormi ou que j’ai mes règles, et ce que mon corps me demande… Bah c’est du repos et du soin, tout simplement. Je n’essaie plus de lutter contre ça, d’aller à l’encontre de mon état du moment : j’en tiens compte, je m’adapte, je me traite avec douceur. Et le lendemain, ou même parfois quelques heures plus tard, je retrouve la forme. L’énergie peut circuler librement, parce que je ne l’ai pas bloquée en refusant ce que je vis.

Comprendre que plus je m’oppose à ce qui est là, plus je m’épuise et me maintiens dans des états émotionnels difficiles, c’est une étape essentielle pour arrêter de tourner en rond dans les mêmes histoires et ressentis. Mais ce qui va vraiment changer la donne, ce n’est pas de COMPRENDRE ça. C’est de le VIVRE. De faire l’expérience dans la matière, encore et encore, de ne pas m’opposer à ce que je vis déjà, de me laisser traverser par ce que je ressens, sans y accoler tout un tas d’histoires.

J’avais une boucle fréquente dont je n’ai vraiment conscience que depuis la semaine dernière : quand la frustration pointait le bout de son nez, j’avais l’habitude de fuir ma propre présence en me « remplissant » (de contenus, de contacts, d’échanges…) ou en me tenant occupée. Plutôt que de la laisser me traverser simplement, je l’entretenais en la fuyant ou en cherchant à la solutionner. Je me persuadais qu’il me manquait une clé, je faisais une razzia de livres et je cherchais frénétiquement comment sortir de cet état.

Est-ce que ça marchait ?

Toujours pas.

La frustration se muait en désarroi, en désespoir, en désamour total de moi.

Il n’y a que quand j’acceptais de lâcher et revenir à la présence à ce que je vivais que cet état prenait fin.

Les réponses qu’on trouve dans le silence

Ce que je n’entendais pas dans tout le brouhaha que je faisais, c’est une immense soif de silence. Un besoin de calme et de simplicité.

Même si je suis déjà allée visiter des espaces de vide et de rien, je ne m’y suis pas installée dans la durée. J’ai des temps de silence chaque jour, oui. Mais ils sont minutés.

Je ne sais pas encore ce que c’est, une vie où je laisse le mystère s’infiltrer dans mon quotidien et me proposer des moments de présence pure, une vie où je m’abandonne totalement à cette expérience sans me dire « 20 minutes max parce qu’après j’ai croquet sur gazon ».

Et c’est intimidant d’envisager cette expérience. Mon ego est sur le pont, brandissant tous les arguments dissuasifs qu’il peut trouver :

  • « Méditer tous les jours sans limite de durée ? Mais tu vas te faire chier »
  • « Tu sais pas t’arrêter de penser, ça va être affreux tu vas t’entendre tout le temps »
  • « C’est très bien tout ça, mais ça ne nous ramènera pas Dalida » (?!)
  • « Mais tu vas devenir une loque sans plus aucune volonté ! »

J’entends tout ça. J’entends mon ego qui, dans un mouvement d’amour, cherche à me protéger de l’inconnu et de ses dangers. Et cette fois, je le laisse parler sans m’embarquer dans ses hustoires. Car je ne veux plus multiplier les distractions et entretenir la frénésie. Je ne veux plus me remplir d’apports extérieurs et nourrir la croyance que quelqu’un sait mieux que moi ce dont j’ai besoin, ce que je veux, ce qui est juste et vrai pour moi.

Il y a des réponses qu’on ne trouve que dans le silence et la présence à soi. Je choisis de faire la place à ces réponses là.

💬 Qu’est-ce que tu retiens de cet article ? Dis le moi en commentaire !

🧘 Et si tu veux aller plus loin, faire l’expérience d’une journée dédiée à ta présence à ce qui est là, t’offrir un espace-temps à part pour prendre du recul sur tes actions de ces derniers mois et sentir où tu veux aller maintenant, rejoins-nous vendredi 25 juin pour la Journée Intentionnalité.

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2 Commentaires

  1. Corinne N.

    Merci pour cet article. Accepter ces moments négatifs, les “digérer” pour mieux repartir ensuite. Je fais comme vous dites me lancer dans une frénésie d’actions, de pensée pour oublier ces mauvais moments. Du coup aujourd’hui je vais oublier le planning, ou du moins m’accorder du temps et aller faire un peu de Pilates.

    Réponse
  2. Laure Schappler

    Je reçois de cet article beaucoup de douceur et d’envie de m’envelopper dans la présence matricielle du silence. Un silence plein, bienveillant.
    Merci pour tes partages de vie !

    Réponse

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